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Services non requis : quels emplois sont les plus menacés ?

Notre analyse débute lors de la lecture d’un article de Felix Richter (Statista) paru le 13 Mai 2024, qui prenait en charge une analyse portant que la question suivante : la perte d’emploi suite à l’introduction de l’intelligence artficielle, dont voici la traduction :

Bien avant l’émergence de ChatGPT et d’autres outils d’IA menaçant de reprendre nos emplois, les avancées technologiques ont modifié la façon dont les gens travaillent, faisant disparaître certaines professions tandis que d’autres sont apparues. Saviez-vous, par exemple, que des personnes servaient de réveils vivants avant que les réveils ne se généralisent ? Les “réveilleurs”, comme on les appelait, parcouraient l’Angleterre industrielle, munis d’une longue perche avec laquelle ils frappaient aux portes des travailleurs pour les réveiller à temps pour leurs équipes. Il y avait aussi des “ordinateurs” bien avant l’arrivée des ordinateurs personnels. Il s’agissait de personnes effectuant des calculs mathématiques, un service qui n’est plus requis aujourd’hui.

Alors, quels emplois pourraient être les prochains à disparaître ? Chaque année, le U.S. Bureau of Labor Statistics publie ses Occupational Employment Projections – un rapport qui examine l’ensemble du marché du travail américain pour les 10 prochaines années, projetant les changements d’emploi par profession et révélant quels emplois sont les plus menacés par l’automatisation ou d’autres changements technologiques et sociétaux. Dans sa dernière édition couvrant la période 2022-2032, le BLS a identifié quatre groupes professionnels qui devraient perdre des emplois au cours de la prochaine décennie : les professions de soutien administratif et de bureau, les professions de production, les professions de vente et les professions liées à l’agriculture, à la pêche et à la foresterie.

Comme le montre le graphique ci-dessous, les caissiers, qui risquent d’être remplacés par les caisses automatiques, devraient connaître la plus forte baisse d’emploi au cours de la prochaine décennie, avec 348 100 emplois de moins en 2032 qu’en 2022. D’autres emplois figurant en bonne place sur la liste sont les secrétaires, les employés de bureau et les représentants du service clientèle, chacune de ces professions devant voir son emploi diminuer de plus de 150 000 postes d’ici 2032. En ce qui concerne les changements d’emploi relatifs, les opérateurs de traitement de texte et les dactylographes (-39 %) et les réparateurs de montres et d’horloges (-30 %) sont les plus exposés à la perte de leur emploi, d’autres professions relativement rares figurant également en bonne place sur la liste.

La Double Transformation : l'Impact de l'IA et de l'Automatisation sur le Marché du Travail Tunisien

La tendance mondiale de la transformation du marché du travail, propulsée par l’intelligence artificielle (IA) et l’automatisation, comme le soulignent les projections américaines, représente un défi significatif mais aussi une opportunité nuancée pour la Tunisie. Alors que les rôles routiniers et peu qualifiés dans le soutien administratif, le commerce de détail et la fabrication sont très vulnérables, la stratégie proactive de transformation numérique de la Tunisie et son secteur technologique en plein essor créent simultanément une augmentation des emplois hautement qualifiés et à forte valeur ajoutée dans des domaines tels que l’IA, la cybersécurité et la science des données.

Une transformation structurelle substantielle du marché du travail est en cours, avec une projection de 22 % de changement d’ici 2025.1 Cela menace les rôles traditionnels, en particulier dans le secteur des services dominant en Tunisie (50 % de l’emploi) 2 et parmi les travailleurs à compétences intermédiaires, les professions non-STEM et certains groupes d’âge.3 Des pénuries de compétences sont déjà répandues (80 % des entreprises) 1, et des goulots d’étranglement infrastructurels existent.4

Cependant, l’IA stimule la productivité et favorise de nouvelles industries (fintech, edtech, agritech, cybersécurité).5 Le secteur technologique tunisien est en plein essor, contribuant de manière significative au PIB et créant des emplois bien rémunérés.6 L’IA peut augmenter les rôles existants, déplaçant les tâches vers des activités à plus forte valeur ajoutée pour les travailleurs ayant des compétences numériques.8 La préparation élevée de la Tunisie en matière d’IA et son leadership numérique en Afrique 6 la placent dans une position favorable.

Des investissements proactifs dans le capital humain par le biais de programmes ciblés de perfectionnement et de reconversion, la réforme de l’éducation publique et la modernisation des politiques du travail sont primordiaux.1 Cela inclut la promotion de l’innovation, la garantie d’un accès numérique inclusif pour tous les genres, le renforcement de l’infrastructure numérique et de la cybersécurité, et le développement de politiques d’IA spécifiques au contexte qui tiennent compte du paysage socio-économique unique de la Tunisie, y compris son secteur informel.11 La Tunisie se trouve à un carrefour critique. Une action précoce, intégrée et spécifique au contexte peut transformer l’IA en un moteur de croissance inclusive et de compétitivité mondiale accrue, garantissant que les avantages de cette révolution technologique sont largement partagés.

Ainsi Socials Analytica, vous présente son analyse du marché Tunisien.

A notre sens, il ne faut pas apercevoir l'IA et l'automatisation comme une menace pour les emplois, mais comme une mue, il s'agit de ce spécialisé et ne pas résister à une évolution "naturelle" des choses ! - Chawki Jebali - CEO SA

 

Introduction : L'Impératif Mondial de l'IA et de la Transformation du Marché du Travail

Contexte Mondial de la Rupture Technologique

 Les avancées technologiques ont, de tout temps, remodelé le monde du travail, entraînant la disparition de professions obsolètes et l’émergence de nouvelles. L’article de Statista offre des exemples historiques éloquents, tels que les “réveilleurs” (personnes servant de réveils vivants) et les “ordinateurs humains” (personnes effectuant des calculs mathématiques), illustrant comment des changements technologiques fondamentaux rendent certains services superflus tout en créant des demandes entièrement nouvelles [User Query]. Cette évolution continue est aujourd’hui considérablement accélérée par l’émergence rapide de l’intelligence artificielle (IA) et d’outils d’automatisation avancés comme ChatGPT [User Query].

Le Bureau of Labor Statistics (BLS) des États-Unis projette des baisses substantielles dans des catégories d’emplois spécifiques entre 2022 et 2032, offrant une prévision claire des types de rôles les plus vulnérables à l’échelle mondiale. Ces projections incluent des réductions significatives pour les caissiers (-348 100), les secrétaires et assistants administratifs (-235 900), les employés de bureau (-175 400) et les représentants du service clientèle (-162 700). D’autres rôles, comme les opérateurs de traitement de texte (-39 %) et les réparateurs de montres et d’horloges (-30 %), sont confrontés à une forte exposition relative à la perte d’emploi [User Query]. Ces tendances observées aux États-Unis servent de référence essentielle, signalant la susceptibilité inhérente de certaines tâches et secteurs à l’automatisation, indépendamment du contexte géographique. Les données détaillées sur le déplacement d’emplois aux États-Unis, issues de l’article de Statista, ne sont pas une simple observation mondiale ; elles constituent un indicateur puissant des types de rôles intrinsèquement vulnérables à l’automatisation, quelle que soit la géographie. Cela en fait un précurseur très pertinent pour comprendre les changements potentiels sur le marché du travail tunisien. Les emplois énumérés dans l’article, tels que les caissiers, les assistants administratifs et les employés de saisie de données, sont caractérisés par leur nature routinière, répétitive et souvent basée sur des règles. Ces caractéristiques les rendent des candidats idéaux pour l’automatisation par l’IA et la robotisation des processus (RPA). La nature sous-jacente de ces tâches n’est pas propre à l’économie américaine ; des tâches routinières similaires existent dans diverses économies, y compris en Tunisie. Par conséquent, les tendances observées aux États-Unis pour ces types d’emplois spécifiques servent de modèle prédictif solide pour ce qui pourrait se produire en Tunisie, établissant ainsi la pertinence directe des données américaines pour une analyse comparative et prédictive dans le contexte tunisien.

Objectif du Rapport pour la Tunisie

 Le présent rapport vise à mener une analyse approfondie de ces tendances mondiales en matière d’automatisation et d’IA, en examinant spécifiquement leurs implications pour le marché du travail tunisien. Il explorera les menaces potentielles de déplacement d’emplois, en particulier dans les secteurs qui dépendent de tâches routinières, tout en identifiant les opportunités significatives de création de nouveaux emplois, d’amélioration de la productivité et de diversification économique que l’IA et l’automatisation présentent. En outre, le rapport proposera des voies stratégiques et des recommandations politiques pour que la Tunisie puisse naviguer de manière proactive dans cette profonde transformation technologique, assurant une croissance économique inclusive et durable.

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Paysage Économique et du Marché du Travail Tunisien : Une Base d'Analyse

Aperçu des Principaux Secteurs Économiques de la Tunisie

La Tunisie est reconnue comme l’économie la plus compétitive d’Afrique, soutenue par une matrice industrielle diversifiée qui comprend l’extraction de pétrole, de phosphate et de minerai de fer, le textile et, bien sûr, un secteur touristique d’une importance capitale.2 Cette structure économique offre un paysage varié pour évaluer l’impact de l’IA.

Le secteur des services constitue la force dominante de l’économie tunisienne, contribuant à hauteur de 65 % au PIB national et, de manière cruciale, générant environ 50 % de l’emploi total.2 Cette forte concentration de l’emploi dans les services est un facteur critique lors de l’examen des impacts potentiels de l’IA et de l’automatisation, car de nombreux emplois vulnérables identifiés dans le rapport Statista relèvent de cette vaste catégorie. La dépendance prépondérante de l’économie tunisienne à l’égard du secteur des services pour l’emploi, représentant la moitié des postes, crée une vulnérabilité significative et généralisée. Cela est particulièrement pertinent car de nombreux emplois identifiés comme étant à risque dans l’article de Statista, tels que les caissiers, le personnel administratif et les représentants du service clientèle, sont principalement des rôles orientés vers les services. Cette situation implique un impact potentiellement étendu et profond sur la main-d’œuvre tunisienne si elle n’est pas gérée de manière proactive.

Le secteur industriel contribue à environ 25 % du PIB 2 et a historiquement attiré une part significative des Investissements Directs Étrangers (IDE), recevant environ 58,7 % de tous les flux d’IDE en 2022. Ces apports de capitaux (hors secteur de l’énergie) ont généré 13 200 nouveaux emplois en 2022.12 Cela souligne son rôle dans la création d’emplois, bien que dans des secteurs qui peuvent également être sensibles à l’automatisation.

Le tourisme est un secteur vital et en croissance, dont les revenus devraient atteindre 7,3 milliards USD en 2024 et représenter 14 % du PIB. Il devrait employer environ 485 000 personnes d’ici la prochaine décennie 2, ce qui en fait un domaine clé où l’intégration de l’IA (comme observé dans l’industrie hôtelière) 13 aura un impact significatif sur le marché du travail.

Préparation Numérique Actuelle et Vision Stratégique de la Tunisie

 La Tunisie fait preuve d’une approche proactive et tournée vers l’avenir en matière de transformation numérique, comme en témoigne sa forte position régionale. Elle se classe 8e en Afrique pour le développement des TIC selon l’UIT (2023) et occupe une impressionnante 3e place à l’échelle continentale en matière d’e-gouvernement (ONU, 2024), étant en tête de l’Afrique du Nord dans ce domaine.10 Cela indique une base relativement solide pour l’adoption de technologies avancées.

Le pays développe activement et prévoit de mettre en œuvre une nouvelle stratégie nationale de transformation numérique et une stratégie dédiée à l’intelligence artificielle (IA), toutes deux devant être lancées en 2025.10 Ces initiatives sont conçues pour stimuler considérablement l’utilisation numérique à travers le pays et exploiter stratégiquement le potentiel de l’IA en Tunisie. Les piliers clés de la transformation numérique comprennent la numérisation des services administratifs et publics, la promotion de l’économie numérique et l’amélioration de l’infrastructure des réseaux de communication.10 La stratégie d’IA vise spécifiquement l’intégration de l’IA dans des secteurs critiques tels que la santé, l’éducation, l’environnement et les transports 10, signalant des domaines de concentration stratégique pour l’innovation et les changements potentiels sur le marché du travail.

Pour soutenir ces ambitions, la “Stratégie de Transformation Numérique pour l’Afrique (2020-2030)” et le “Plan de Développement de l’Économie Numérique 2025” de la Tunisie soulignent le besoin urgent d’améliorer l’infrastructure numérique, en particulier pour l’éducation intelligente. Cette amélioration est cruciale pour soutenir l’utilisation croissante de l’IA dans les établissements d’enseignement et pour répondre à la demande croissante de talents numériques qualifiés dans l’ensemble de l’économie.4

Bien que la Tunisie affiche une forte intention stratégique et un leadership régional en matière de transformation numérique 10, les défis sous-jacents en matière d’infrastructure suggèrent des goulots d’étranglement potentiels dans la mise en œuvre efficace et rapide de ses stratégies ambitieuses en matière d’IA et de numérique. Ces défis incluent la nécessité d’améliorer l’infrastructure cloud, d’assurer une transmission sécurisée des données, de moderniser les réseaux pour une bande passante accrue, et de résoudre le manque d’outils de visualisation efficaces pour la gestion des réseaux éducatifs.4 Si l’infrastructure numérique fondamentale n’est pas robuste, l’adoption généralisée de l’IA dans divers secteurs, telle qu’envisagée dans la stratégie nationale, pourrait être limitée. Cela implique que le rythme du déplacement d’emplois, en raison d’une adoption lente de l’automatisation, et celui de la création de nouveaux emplois, en raison d’une capacité numérique limitée, pourraient être plus lents qu’en économies plus matures numériquement. Cependant, cela signifie également que les avantages de l’IA pourraient ne pas être pleinement réalisés sans s’attaquer à ces problèmes fondamentaux.

La Double Transformation : l'Impact de l'IA et de l'Automatisation sur le Marché du Travail Tunisien

Les Sables Mouvants : Emplois à Risque en Tunisie Face à l'Automatisation et à l'IA

Analyse des Tendances de Déplacement d’Emplois aux États-Unis et Pertinence pour la Tunisie

 Le Bureau of Labor Statistics (BLS) des États-Unis projette des baisses significatives dans quatre grands groupes professionnels : le soutien administratif et de bureau, la production, la vente, et les professions liées à l’agriculture, à la pêche et à la foresterie [User Query]. Plus précisément, des rôles comme celui de caissier devraient connaître la plus forte baisse (-348 100 emplois), en grande partie due à la prolifération des systèmes de caisses automatiques. D’autres professions fortement impactées incluent les secrétaires et assistants administratifs, les employés de bureau et les représentants du service clientèle, chacune étant confrontée à des réductions dépassant 150 000 postes [User Query].

Ces tendances sont très pertinentes pour la Tunisie, car la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), y compris la Tunisie, est caractérisée par des économies qui dépendent d’une main-d’œuvre peu qualifiée ou effectuant des tâches routinières.5 De plus, l’automatisation des tâches routinières et répétitives menace explicitement les emplois dans des secteurs tels que la fabrication, le commerce de détail, les transports et les services administratifs au sein de la région MENA 5, ce qui correspond directement aux projections américaines.

Identification des Secteurs et Professions Tunisiens Spécifiques les Plus Susceptibles

 Il existe une correspondance forte et directe entre les emplois identifiés comme étant à risque aux États-Unis dans l’article de Statista et les rôles et secteurs vulnérables explicitement mis en évidence pour la Tunisie et la région MENA au sens large.1 Cela confirme que les données américaines sont hautement prédictives et pertinentes pour comprendre les domaines spécifiques de déplacement d’emplois en Tunisie.

  • Soutien Administratif et de Bureau : Les rôles tels que les secrétaires, les assistants administratifs généraux et les employés de bureau en Tunisie sont très vulnérables, reflétant les baisses substantielles projetées aux États-Unis. Ces professions impliquent un degré élevé de tâches routinières et prévisibles qui sont des cibles privilégiées pour l’automatisation par l’IA et les outils de robotisation des processus (RPA).5
  • Commerce de Détail et Vente : Les caissiers sont explicitement identifiés à l’échelle mondiale comme étant à haut risque de remplacement par des systèmes de caisses automatiques [User Query]. De même, les représentants du service clientèle sont confrontés à un déplacement significatif [User Query]. Compte tenu du secteur de la vente au détail dynamique de la Tunisie et de son économie fortement axée sur les services 2, ces rôles sont directement exposés à des pressions d’automatisation similaires.
  • Production et Fabrication : La catégorie des “professions de production” aux États-Unis [User Query] trouve son parallèle direct en Tunisie, où les “opérations de chaîne d’assemblage” sont spécifiquement mises en évidence comme étant en déclin en raison de l’accélération de l’automatisation.1 Bien que le secteur industriel tunisien attire des IDE significatifs, sa dépendance à l’égard des tâches de fabrication routinières le rend susceptible à une automatisation accrue.2
  • Administration Financière : Les rôles traditionnels tels que la “comptabilité, l’audit et la tenue de livres traditionnelle” sont explicitement identifiés comme étant en déclin en Tunisie en raison des initiatives d’automatisation et de transformation numérique.1 Cela correspond directement à la projection américaine pour les “commis à la comptabilité, à la tenue de livres et à l’audit” [User Query], indiquant une tendance mondiale impactant les services financiers locaux.
  • Autres Rôles Routiniers/Peu Qualifiés : La dépendance plus large de la région MENA à l’égard de la main-d’œuvre peu qualifiée ou routinière 5 implique une vulnérabilité générale dans divers secteurs. Cela s’étend aux tâches routinières dans l’agriculture, la pêche et la foresterie, ainsi qu’à certains rôles de transport, où l’IA et l’automatisation peuvent rationaliser les processus ou remplacer le travail manuel.5

Impact Potentiel sur Différents Groupes Démographiques au sein de la Main-d’œuvre Tunisienne

 Des recherches indiquent que l’effet négatif de l’emploi de l’IA n’est pas uniformément réparti. Il est principalement supporté par les travailleurs des “secteurs de la fabrication et des services à faible qualification”, les “travailleurs à compétences intermédiaires”, ceux des “professions non-STEM” et les “individus aux deux extrémités de la répartition par âge”.3 Cela suggère que les jeunes entrants sur le marché du travail et les travailleurs plus âgés pourraient faire face à des défis particuliers en matière d’adaptation. De plus, l’impact négatif de l’IA est jugé “plus prononcé chez les hommes que chez les femmes”.3 Cependant, il est également noté que l’écart entre les sexes en matière de compétences numériques pourrait s’élargir, exacerbant potentiellement les inégalités dans la participation au marché du travail pour les femmes si des politiques ciblées ne sont pas mises en œuvre.5

L’identification de groupes démographiques spécifiques (travailleurs à compétences intermédiaires, professions non-STEM, individus aux deux extrémités de la répartition par âge, et un impact plus prononcé sur les hommes) comme étant affectés de manière disproportionnée par les effets négatifs de l’IA sur l’emploi 3 met en lumière le potentiel critique de l’IA à exacerber les inégalités sociales et économiques existantes en Tunisie si des politiques ciblées et inclusives ne sont pas adoptées. Si certaines catégories de la population sont plus vulnérables, cela implique que les avantages et les coûts de l’adoption de l’IA ne seront pas répartis équitablement. Cela pourrait entraîner une augmentation des inégalités sociales, des poches de chômage parmi des groupes démographiques spécifiques, et des tensions sociales si ces groupes ne sont pas suffisamment soutenus. Cette compréhension nuancée est cruciale pour les décideurs politiques, car elle signifie qu’il ne suffit pas de se concentrer sur la création ou la perte d’emplois agrégés ; les stratégies doivent être conçues avec une optique d’équité, incluant des programmes de reconversion ciblés, des filets de sécurité sociale et des politiques numériques inclusives pour tous les genres, afin d’assurer une transition juste pour tous les segments de la main-d’œuvre tunisienne.

Tableau : Analyse Comparative des Emplois à Risque : États-Unis vs. Tunisie

 

Poste aux États-Unis (Statista)

Baisse d’emploi projetée aux États-Unis (2022-2032)

Secteur/Rôle Tunisien Équivalent/Très Exposé

Évaluation Qualitative de l’Impact en Tunisie

Caissiers

-348 100

Vente au détail (caissiers)

Vulnérabilité Élevée (remplacement par caisses automatiques)

Secrétaires et assistants administratifs*

-235 900

Services administratifs et de bureau (secrétaires, assistants)

Vulnérabilité Élevée (automatisation des tâches routinières)

Employés de bureau

-175 400

Services administratifs et de bureau (employés de bureau)

Vulnérabilité Élevée (automatisation des tâches routinières)

Représentants du service clientèle

-162 700

Service clientèle

Vulnérabilité Élevée (chatbots IA, automatisation des requêtes)

Assembleurs et fabricants divers

-111 800

Production et fabrication (opérations de chaîne d’assemblage)

Vulnérabilité Élevée (robotique, automatisation des processus) 1

Commis à la comptabilité, à la tenue de livres et à l’audit

-108 300

Administration financière (comptabilité, audit, tenue de livres)

Vulnérabilité Élevée (automatisation des processus financiers) 1

Secrétaires de direction et assistants administratifs

-108 100

Services administratifs et de bureau (secrétaires de direction)

Vulnérabilité Moyenne à Élevée (tâches routinières automatisables)

Cuisiniers de restauration rapide

-101 600

Restauration (cuisiniers de restauration rapide)

Vulnérabilité Moyenne (automatisation des préparations, robots de cuisine)

Superviseurs de première ligne des travailleurs du commerce de détail

-94 000

Vente au détail (supervision)

Vulnérabilité Moyenne (outils d’IA pour la gestion des stocks, planification)

Opérateurs de traitement de texte et dactylographes

-39% (relatif)

Services administratifs (saisie de données, traitement de texte)

Vulnérabilité Très Élevée (outils d’IA générative, reconnaissance vocale)

Réparateurs de montres et d’horloges

-30% (relatif)

Artisanat spécialisé

Vulnérabilité Moyenne à Faible (niche, mais impact de l’obsolescence technologique)

* Excepté juridique, médical et exécutif.

 

 

 

 

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Aller de l'Avant : Nouvelles Opportunités et Rôles à Forte Valeur Ajoutée dans une Tunisie Axée sur l'IA

Exploration des Opportunités d’Emploi à Hautes Compétences Émergentes

 Par opposition au déplacement d’emplois, le marché de l’emploi technologique en Tunisie connaît un essor significatif, avec plus de 113 000 emplois technologiques répartis dans 1 800 entreprises en 2024.6 Ce secteur dynamique connaît une croissance impressionnante de 8 % par an et abrite plus de 1 040 startups, favorisant un environnement dynamique pour l’innovation et la création d’emplois.6

Les spécialistes de l’IA et de l’apprentissage automatique sont identifiés comme les professionnels les plus recherchés, ce qui indique une forte demande de compétences techniques avancées. Cette demande est complétée par une augmentation des besoins en expertise en analyse de mégadonnées, en cybersécurité et en ingénierie robotique.1 Le marché des emplois technologiques bien rémunérés en Tunisie pour 2025 comprend des rôles tels que les ingénieurs logiciels, les scientifiques des données, les analystes en cybersécurité, les ingénieurs IA/apprentissage automatique, les architectes de solutions cloud et les ingénieurs DevOps.7 Ces rôles offrent des salaires compétitifs, les spécialistes de l’IA et de la cybersécurité ayant un potentiel de gains encore plus élevé.7 Le marché de la cybersécurité à lui seul devrait atteindre une valeur de 53,78 millions de dollars américains d’ici 2025 7, soulignant la croissance significative et les opportunités d’emploi dans ce domaine spécialisé.

Mise en Évidence de la Croissance des Nouvelles Industries et Secteurs

Les investissements stratégiques dans la recherche en IA et l’écosystème des startups en plein essor favorisent activement le développement de nouvelles industries en Tunisie. Celles-ci incluent des secteurs à forte croissance tels que la fintech, l’edtech, l’agritech et la cybersécurité.5 Ces secteurs émergents sont cruciaux pour la création d’emplois hautement qualifiés, contribuant ainsi à résoudre les problèmes chroniques de chômage et de sous-emploi des jeunes.5

L’IA ne se contente pas de créer de nouveaux emplois technologiques, elle transforme également les industries traditionnelles existantes. Par exemple, l’IA impacte déjà des secteurs allant de l’agriculture au tourisme, créant de nouveaux rôles et améliorant l’efficacité pour les professionnels de la technologie.6 Dans l’industrie hôtelière internationale tunisienne, l’IA révolutionne l’expérience client, rationalise les opérations et améliore la durabilité.13 La stratégie “Tunisie Digitale 2025” vise explicitement à accélérer la demande en IA, cybersécurité et science des données, démontrant un engagement clair du gouvernement à favoriser ces domaines de croissance. Cet alignement stratégique est en outre renforcé par les investissements internationaux, avec des acteurs majeurs comme IBM investissant déjà sur le marché local.7 La croissance significative du secteur technologique tunisien, associée à l’émergence de rôles bien rémunérés axés sur l’IA 6, positionne clairement l’IA comme un puissant moteur de diversification économique et de création d’une nouvelle catégorie d’emplois à forte valeur ajoutée, faisant ainsi progresser activement la Tunisie dans la chaîne de valeur économique.

Discussion sur l’Augmentation des Emplois et les Tâches à Plus Forte Valeur Ajoutée

 Au-delà de la simple création d’emplois, l’impact profond de l’IA réside dans sa capacité à augmenter les emplois existants. L’IA peut considérablement stimuler la productivité et la valeur ajoutée au sein des rôles existants, augmentant ainsi la demande de main-d’œuvre pour les tâches non automatisées et à plus forte valeur ajoutée.3 Des recherches menées dans les pays de l’OCDE indiquent que dans les professions où l’utilisation de l’ordinateur est élevée, une plus grande exposition à l’IA est paradoxalement liée à une croissance plus élevée de l’emploi.8 Ce phénomène se produit parce que l’automatisation partielle par l’IA permet un déplacement de la composition des tâches des professions vers des activités plus complexes, stratégiques et à plus forte valeur ajoutée.8

Un exemple pratique est observé dans le marketing, où l’IA est perçue comme permettant à “un employé existant de faire le travail de 3”.9 Cela illustre comment l’IA améliore la productivité individuelle, permettant aux professionnels de gérer des projets plus complexes ou de se concentrer sur des initiatives stratégiques plutôt que sur des tâches banales. De même, alors que les rôles traditionnels de tenue de livres et de comptabilité sont identifiés comme étant à risque en raison de l’automatisation 1, les compétences en “comptabilité et tenue de livres” sont également répertoriées comme “super recherchées” lorsqu’elles impliquent l’exploitation de l’IA et de l’analyse de données.6 Cela suggère une transformation du rôle, où la valeur passe de la saisie manuelle des données à l’interprétation analytique et aux informations financières stratégiques.

La contradiction apparente entre la comptabilité/tenue de livres étant à risque 1 et simultanément répertoriée comme une compétence “super recherchée” 6 met en lumière un concept crucial : l’IA augmente souvent les rôles plutôt que de les remplacer entièrement. La valeur se déplace des tâches manuelles et routinières vers des fonctions analytiques, stratégiques et de supervision de niveau supérieur, ce qui nécessite une transformation des professions existantes. Cela signifie que l’IA ne se contente pas d’éliminer un emploi, mais qu’elle en transforme la nature. Le rôle humain passe de l’exécution de tâches répétitives à la gestion de systèmes d’IA, à l’interprétation de données, à la prise de décisions stratégiques et à la gestion des exceptions. Cela implique que pour de nombreuses professions existantes, l’avenir ne réside pas dans une disparition pure et simple, mais dans une redéfinition significative. Les travailleurs de ces domaines doivent acquérir de nouvelles compétences numériques et analytiques pour rester pertinents et évoluer vers ces rôles augmentés à plus forte valeur ajoutée.

De manière cruciale, les travailleurs dotés de solides compétences numériques sont mieux placés pour utiliser efficacement les outils d’IA et s’adapter à ces rôles professionnels en évolution, ce qui leur permet de se tourner vers des tâches non automatisables et à plus forte valeur ajoutée au sein de leurs professions existantes.8

La Double Transformation : l'Impact de l'IA et de l'Automatisation sur le Marché du Travail Tunisien

Adapter la Main-d'œuvre : Développement des Compétences et Transformation Éducative

Analyse des Lacunes et Pénuries Actuelles en Matière de Compétences

 Un défi significatif et pressant sur le marché du travail tunisien est la pénurie généralisée de compétences. Une proportion écrasante de 80 % des entreprises tunisiennes actives l’ont identifiée comme leur principal défi de développement 1, ce qui indique un besoin immédiat et généralisé d’adaptation de la main-d’œuvre. Cet écart se creuse continuellement entre les capacités actuelles de la main-d’œuvre et les exigences du marché futur en évolution rapide, en particulier à mesure que l’IA et l’automatisation s’accélèrent.1 De plus, il existe une sérieuse préoccupation quant à l’élargissement potentiel de l’écart entre les sexes en matière de compétences numériques, ce qui pourrait exacerber les inégalités existantes dans la participation des femmes au marché du travail si des interventions proactives ne sont pas mises en œuvre.5 Le pourcentage élevé d’entreprises tunisiennes qui signalent des pénuries de compétences (80 %) et qui investissent activement dans le perfectionnement (86 %) 1 indique que le manque de compétences n’est pas un problème futur lointain, mais un défi actuel, généralisé et aigu. Cela exige une intervention immédiate, à grande échelle et coordonnée des secteurs public et privé. Ces pourcentages élevés démontrent que la demande de nouvelles compétences n’est pas théorique, mais un défi opérationnel urgent.

Examen Détaillé des Initiatives en Cours et Nécessaires pour le Perfectionnement et la Reconversion

En réponse proactive à ces pénuries de compétences identifiées, 86 % des organisations tunisiennes investissent déjà activement dans des programmes de perfectionnement de la main-d’œuvre.1 Cela démontre une reconnaissance du problème et un engagement du secteur privé à y remédier.

La Tunisie bénéficie d’une infrastructure existante, bien que peut-être naissante, pour la formation pratique aux outils d’automatisation et d’IA. Cela inclut des programmes de formation en direct, dirigés par un instructeur, spécifiquement conçus pour la robotisation des processus (RPA) utilisant divers outils standard de l’industrie tels que UiPath, AutoIt, Automation Anywhere, Blue Prism, OpenSpan et RPA Express.14 Ces programmes de formation sont complets, couvrant un éventail de compétences avancées essentielles pour une économie axée sur l’IA. Ils incluent la construction de robots de qualité professionnelle, la gestion d’opérations robotiques parallèles, le déploiement de solutions RPA, la génération de tableaux de bord d’analyse RPA pour l’intelligence économique, l’extraction d’informations à partir de sources de données non structurées, la création d’applications avancées d’apprentissage automatique/IA (par exemple, la détection de spam), l’application de la vision par ordinateur et la réalisation d’analyses de sentiments.14 La présence de cours spécifiques à venir listés pour 2025 indique en outre un engagement continu et une demande pour ces compétences spécialisées.14 L’existence de programmes de formation spécifiques et pratiques en RPA et IA en Tunisie 14, couvrant des sujets avancés comme les robots de qualité professionnelle et le développement d’applications ML/IA, constitue une base précieuse pour les efforts nationaux de reconversion. Cela suggère que le défi n’est pas de partir de zéro, mais plutôt d’intensifier et d’aligner stratégiquement les capacités existantes avec les compétences les plus demandées.

De manière cruciale, il existe un besoin critique reconnu d’investissements publics accrus dans le développement des compétences pour combler l’écart croissant entre les capacités actuelles de la main-d’œuvre et les exigences futures du marché.1

Recommandations pour l’Investissement Public dans le Développement des Compétences et la Réforme Stratégique des Systèmes Éducatifs

 Pour combler le déficit d’accès aux talents, une feuille de route claire pour l’amélioration entre 2025 et 2030 a été identifiée, soutenue par les entreprises. Les initiatives clés comprennent :

  • Un financement accru pour le développement des compétences, soutenu par 55 % des entreprises.1
  • Une réforme stratégique du système d’éducation publique, soutenue par 41 % des entreprises 1, afin de mieux aligner les programmes scolaires sur les exigences du marché émergent.

Le Centre de Calcul et de Communication (CCK) de Tunisie est activement engagé dans la construction d’une nouvelle infrastructure numérique pour l’éducation intelligente. Cette initiative reconnaît le besoin urgent de surmonter les goulots d’étranglement de l’infrastructure numérique et de soutenir adéquatement l’intégration croissante de l’IA et d’autres technologies dans les établissements d’enseignement. Cela inclut l’amélioration de l’infrastructure cloud pour faciliter l’apprentissage à distance, les salles de classe intelligentes et l’innovation en matière de recherche.4

Les orientations politiques doivent être fondées sur des données, en tirant parti des informations pour concevoir des programmes de formation et des stratégies de main-d’œuvre efficaces.5 Un accent particulier doit être mis sur les politiques numériques inclusives pour tous les genres afin de garantir que les femmes aient un accès égal aux outils numériques, à la formation et aux opportunités d’emploi dans le secteur technologique, évitant ainsi l’élargissement des inégalités existantes.5

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Cadres Politiques Stratégiques pour un Avenir de l'IA Inclusif en Tunisie

Examen des Stratégies Nationales de Transformation Numérique et d’IA Existantes et en Développement de la Tunisie

La Tunisie ne se contente pas de réagir aux tendances mondiales, elle façonne de manière proactive son avenir numérique. Le pays développe activement une nouvelle stratégie nationale de transformation numérique et une stratégie dédiée à l’IA, toutes deux prévues pour être lancées en 2025, s’appuyant sur son plan précédent 2022-2025.10 Ces cadres stratégiques visent à intégrer profondément l’IA dans des secteurs clés tels que la santé, l’éducation, l’environnement et les transports. Ils priorisent également l’avancement de la numérisation, la promotion de l’utilisation des données ouvertes, et le soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat par la création d’incubateurs d’entreprises et de programmes de soutien pour les projets technologiques prometteurs.10 Au niveau régional, la Tunisie est classée comme “en éveil” en termes de préparation à l’IA parmi les nations africaines et fait partie des neuf pays actuellement à divers stades de développement d’une stratégie globale en matière d’IA.11 Cela indique une reconnaissance de l’importance de l’IA et un engagement à formaliser son intégration dans les plans de développement nationaux.

Recommandations Politiques Proposées pour Atténuer les Risques et Maximiser les Opportunités

  • Investissement dans le Capital Humain : Prioriser un investissement public substantiel et soutenu dans le développement du capital humain. Cela inclut des initiatives de perfectionnement et de reconversion à grande échelle, adaptées pour doter la main-d’œuvre des compétences numériques, en IA et des compétences générales nécessaires pour prospérer dans un environnement automatisé. Ceci est crucial pour combler l’écart croissant entre les capacités actuelles de la main-d’œuvre et les exigences futures du marché.1
La Double Transformation : l'Impact de l'IA et de l'Automatisation sur le Marché du Travail Tunisien
La Double Transformation : l'Impact de l'IA et de l'Automatisation sur le Marché du Travail Tunisien
  • Réforme du Système Éducatif : Mettre en œuvre des réformes stratégiques et complètes du système d’éducation publique. Les programmes scolaires devraient être mis à jour pour intégrer la littératie numérique, les fondamentaux de l’IA et les compétences STEM dès les premiers stades, garantissant que les générations futures sont préparées à une économie axée sur l’IA. Cela implique également l’amélioration de l’infrastructure numérique au sein des établissements d’enseignement.1
  • Politiques du Travail Réactives : Élaborer des politiques du travail agiles et réactives qui facilitent des transitions fluides de la main-d’œuvre. Cela pourrait impliquer l’exploration d’une flexibilité accrue des politiques d’embauche, la modernisation de la législation sur le travail à distance pour soutenir de nouveaux modèles de travail, et l’établissement de filets de sécurité sociale pour soutenir les travailleurs déplacés pendant les périodes de reconversion ou de recherche d’emploi.1
  • Favoriser l’Innovation et l’Entrepreneuriat : Continuer à soutenir et à développer activement l’écosystème des startups en plein essor en Tunisie par le biais d’incubateurs d’entreprises dédiés, d’accélérateurs et de programmes de soutien robustes pour les projets technologiques prometteurs. L’accent devrait être mis sur la promotion de l’innovation dans des domaines à forte croissance comme la fintech, l’edtech, l’agritech et la cybersécurité, qui sont des moteurs clés de la création de nouveaux emplois hautement qualifiés.5
  • Développement des Infrastructures Numériques : Accélérer le développement d’une infrastructure numérique nationale robuste et résiliente. Cela inclut l’amélioration des capacités de cloud computing, la mise à niveau des réseaux de communication pour une bande passante plus élevée et une latence plus faible, et le renforcement de la puissance de calcul globale pour soutenir l’éducation intelligente, l’apprentissage à distance et l’adoption généralisée de l’IA dans tous les secteurs.4 Une attention particulière devrait être accordée aux défis liés à la gestion unifiée, à la sécurité des données et à la fiabilité du réseau.4
  • Accès Numérique Inclusif : Mettre en œuvre et faire respecter des politiques numériques inclusives pour tous les genres. Ces politiques doivent œuvrer activement pour garantir que les femmes aient un accès équitable aux outils numériques, aux opportunités de formation et aux opportunités d’emploi de haute qualité dans le secteur technologique, empêchant ainsi l’élargissement des inégalités de genre existantes en matière de participation au marché du travail.5
  • Stratégies Spécifiques au Contexte : Développer des politiques d’IA qui sont créatives et spécifiques aux réalités socio-économiques distinctes de la Tunisie. Ceci est particulièrement crucial étant donné la présence significative d’une main-d’œuvre informelle dans les économies africaines.11 L’adoption aveugle de politiques d’IA occidentales sans adaptation locale pourrait entraîner des conséquences négatives imprévues et ne pas répondre aux défis et opportunités uniques présents en Tunisie.
  • Engagement des Parties Prenantes : Assurer un processus d’engagement large et inclusif dans l’élaboration des politiques. Impliquer activement toutes les parties prenantes pertinentes, y compris les représentants des startups, des entités du secteur privé établies, du monde universitaire et de la société civile, pour s’assurer que les cadres politiques sont pratiques, pertinents et obtiennent un large soutien.11
  • Politique Axée sur les Données : Mettre en œuvre des mécanismes robustes de collecte et d’analyse des données du marché du travail liées à l’adoption de l’IA. Ces données devraient ensuite être exploitées pour informer et affiner continuellement les politiques.5
La Double Transformation : l'Impact de l'IA et de l'Automatisation sur le Marché du Travail Tunisien

Conclusions et Recommandations Stratégiques

 L’analyse des implications de l’automatisation et de l’intelligence artificielle sur le marché du travail tunisien révèle un paysage complexe, marqué à la fois par des défis significatifs et des opportunités prometteuses. Les projections américaines, qui mettent en évidence la vulnérabilité des emplois routiniers et administratifs, trouvent un écho direct en Tunisie, où le secteur des services dominant et la dépendance à la main-d’œuvre peu qualifiée exposent une grande partie de la population active à des risques de déplacement. Cette vulnérabilité est d’autant plus préoccupante qu’elle pourrait exacerber les inégalités socio-économiques, affectant de manière disproportionnée les travailleurs à compétences intermédiaires, les professions non-STEM, les jeunes et les seniors, et potentiellement les hommes plus que les femmes, tout en risquant d’élargir l’écart numérique entre les genres.

Cependant, la Tunisie n’est pas passive face à cette transformation. Le pays fait preuve d’une volonté stratégique forte, comme en témoignent ses classements élevés en matière de développement des TIC et d’e-gouvernement en Afrique, ainsi que le développement de stratégies nationales ambitieuses en matière de transformation numérique et d’IA. Le secteur technologique tunisien est en plein essor, créant une multitude d’emplois à forte valeur ajoutée dans des domaines clés tels que l’IA, la cybersécurité, la science des données et la robotique. L’IA ne se contente pas de créer de nouveaux rôles, elle augmente également les emplois existants, déplaçant l’accent des tâches routinières vers des fonctions plus analytiques et stratégiques, ce qui nécessite une profonde reconversion des compétences.

La pénurie actuelle de compétences, signalée par une majorité d’entreprises tunisiennes, souligne l’urgence d’une action coordonnée. Bien que des programmes de formation en RPA et IA existent déjà, le défi réside dans leur mise à l’échelle et leur alignement stratégique avec les besoins du marché.

Pour naviguer avec succès cette double transformation, la Tunisie doit adopter une approche proactive et intégrée, axée sur les recommandations stratégiques suivantes :

  1. Investissement Massif dans le Capital Humain : Lancer des programmes nationaux de perfectionnement et de reconversion à grande échelle, ciblant spécifiquement les travailleurs des secteurs vulnérables et les groupes démographiques à risque, pour les doter de compétences numériques, d’IA et de compétences non techniques (soft skills) essentielles.
  2. Réforme Éducative Profonde : Moderniser le système d’éducation publique pour intégrer la littératie numérique, les fondamentaux de l’IA et les compétences STEM dès le plus jeune âge, et améliorer les infrastructures numériques dans les établissements d’enseignement.
  3. Politiques du Travail Agiles et Inclusives : Développer des politiques du travail flexibles qui facilitent la transition de la main-d’œuvre, y compris la modernisation de la législation sur le travail à distance et la mise en place de filets de sécurité sociale pour les travailleurs déplacés. Assurer un accès équitable aux opportunités numériques pour tous les genres.
  4. Soutien Accru à l’Innovation : Continuer à soutenir et à développer l’écosystème des startups, en particulier dans les secteurs à forte croissance comme la fintech, l’edtech, l’agritech et la cybersécurité, par le biais d’incubateurs et de programmes de soutien.
  5. Renforcement des Infrastructures Numériques : Accélérer le développement d’une infrastructure numérique nationale robuste, y compris les capacités de cloud computing et les réseaux à haut débit, en résolvant les défis de gestion unifiée et de sécurité des données.
  6. Stratégies d’IA Spécifiques au Contexte : Élaborer des politiques d’IA qui sont adaptées aux réalités socio-économiques uniques de la Tunisie, en tenant compte de la main-d’œuvre informelle et en évitant l’adoption aveugle de modèles étrangers. Impliquer toutes les parties prenantes (secteur privé, académie, société civile) dans ce processus.
  7. Prise de Décision Basée sur les Données : Mettre en place des mécanismes robustes de collecte et d’analyse des données sur le marché du travail pour informer et ajuster continuellement les politiques liées à l’adoption de l’IA.

La Tunisie se trouve à un moment décisif. En agissant de manière précoce, intégrée et en tenant compte de son contexte spécifique, le pays peut transformer l’IA en un puissant levier de croissance inclusive, de diversification économique et de compétitivité accrue sur la scène mondiale, garantissant ainsi que les bénéfices de cette révolution technologique sont largement et équitablement partagés.

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Sources des citations

  1. Tunisia’s Job Market: 22% AI Shift by 2025 – Libyan Express, consulté le juillet 28, 2025, https://www.libyanexpress.com/tunisias-job-market-22-ai-shift-by-2025/
  2. Tunisia: 2025 Economic Overview – The Business Year, consulté le juillet 28, 2025, https://thebusinessyear.com/article/tunisia-2025-economic-overview/
  3. The Labor Market Impact of Artificial Intelligence: Evidence from US Regions in, consulté le juillet 28, 2025, https://www.elibrary.imf.org/view/journals/001/2024/199/article-A001-en.xml
  4. Tunisia’s CCK Builds New Digital Infrastructure for Smart Education, Unlocking the “Gateway to the Future” – Huawei Enterprise, consulté le juillet 28, 2025, https://e.huawei.com/en/case-studies/industries/education/2024-tunisia-cck-education
  5. Artificial intelligence and the future of employment in MENA, consulté le juillet 28, 2025, https://theforum.erf.org.eg/2025/06/24/artificial-intelligence-and-the-future-of-employment-in-mena/
  6. Getting a Job in Tech in Tunisia in 2024: The Complete Guide, consulté le juillet 28, 2025, https://www.nucamp.co/blog/coding-bootcamp-tunisia-tun-getting-a-job-in-tech-in-tunisia-in-2024-the-complete-guide
  7. Ranking the Top 10 High-Paying Tech Jobs in Tunisia in 2025, consulté le juillet 28, 2025, https://www.nucamp.co/blog/coding-bootcamp-tunisia-tun-ranking-the-top-10-highpaying-tech-jobs-in-tunisia-in-2025
  8. Artificial intelligence and employment – OECD, consulté le juillet 28, 2025, https://www.oecd.org/en/publications/artificial-intelligence-and-employment_c2c1d276-en.html
  9. AI is gonna take a lot of jobs… but do you think that’ll happen soon in Tunisia ? Or , are we safe for a couple of years – Reddit, consulté le juillet 28, 2025, https://www.reddit.com/r/Tunisia/comments/1lvlned/ai_is_gonna_take_a_lot_of_jobs_but_do_you_think/
  10. Tunisia Announces New Digital Transformation and AI Strategy – We Are Tech Africa, consulté le juillet 28, 2025, https://www.wearetech.africa/en/fils-uk/tech-stars/tunisia-announces-new-digital-transformation-and-ai-strategy
  11. Africa’s AI policy: Why a copy and paste approach will fail this time, consulté le juillet 28, 2025, https://techpoint.africa/insight/africas-ai-policy-copy-paste/
  12. trade.gov, consulté le juillet 28, 2025, https://www.trade.gov/country-commercial-guides/tunisia-market-overview#:~:text=The%20industrial%20sector%20received%20approximately,13%2C200%20new%20jobs%20in%202022.
  13. Artificial intelligence in Tunisian international hotel industry – Biblioteca Digital do IPB, consulté le juillet 28, 2025, https://bibliotecadigital.ipb.pt/bitstream/10198/30160/1/Abdelmajid%20Zarrad.pdf
  14. Robotic Process Automation (RPA) Training in Tunisia, consulté le juillet 28, 2025, https://www.nobleprog.tn/rpa-training
  15.  

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